Comme un engagement
financier non
exprimé certes, mais bien approprié à la situation qu’ils vivaient. Un
investissement compréhensible quand même. Dans l’incapacité d’assurer une meilleure
planification pour leur vieillesse, et pour cause, ils comptaient bien, sur
l’avenir probant de leur progéniture pour vivre leurs derniers jours de façon
bien meilleure que les premiers.
Mais qu’en
est-il des autres ?
La frustration est d’ores et déjà
indescriptible : en quoi ou en qui pourrais-je investir moi, chômeur de
longue date, pour mes derniers jours ?
Une question que j’évitais souvent, optimiste que je suis de toujours, parfois
même jusqu’à frôler la dérision ! Une question qui pouvait attendre comme tant
d’autres d’ailleurs.
Me voilà enchanté et encouragé aussi à écrire. À
peine commencé une idée que j’en sens un déferlement d’autres. Parce que
j’écris de moi même peut-être ou tout simplement je retrouve cette écriture de
jeune. En tout cas, au milieu de toutes ces années de chômage, s’il y’a quelque
chose dont je me sens fier, c’est d’être resté toujours en contact avec le
livre.
Si je ne lisais pas, je jouais à toute sorte de mots (fléchés, croisés, etc) ou je faisais des plans impossibles manière de garder le crayon à la main et de penser.
La lecture aussi instinctive que manger et boire chez un lettré elle
nous permet de rester vivace. Car, si elle nous divertit de remâcher tout le
temps les mêmes sujets, en nous faisant conquérir par la pensée et
l’imagination d’autres perspectives
différentes des nôtres ou singulières, elle nous laisse en contact avec la
réflexion. Or c’est nous qui cherchons,
consciemment, à travers la lecture, le voyage ou tout autre moyen qui permet de
changer les idées, à nous évader et à nous distraire de la routine.
Illusion ! C’est faire sans compter avec notre esprit. Car aussi harmonisé
qu’il semble avec nous dans les situations ordinaires, notre esprit devient perspicace
dès que l’on tente de sortir de cet ordinaire. Ainsi, conscient de notre
échappatoire volontaire, il nous rappelle à notre préoccupation majeure (notre situation de chômeur entre autres !) , sinon
pour affirmer sa présence, pour s’interposer comme régulateur entre nous et
notre conscient.
Ainsi, condamné à suivre un rythme de vie bien
adapté à ma situation, il m’était très souvent difficile de sortir du cercle de
mes petits déplacements dans une petite ville qu’est la mienne et de mes
fréquentations ; de mes activités quotidiennes qui constituaient au fil
des années ce qu’on appelle les habitudes.
Déjà, de nature sédentaire en ce sens que, une fois
installé quelque part et aussitôt accoutumé à un train de vie défini, mes
habitudes deviennent plus ou moins inébranlables; alors je répondais toujours par la négative à toute invitation de voyage, d'accompagnement ou de grands déplacements amicaux ou familiaux. Comme si je devenais réticent à tout changement d'air. Inflexible. Pensant que les autres, une fois passé les vacances, reviendraient à leur train de vie normal, leur travail et occupation continuant leur évolution naturelle; alors que moi, chômeur de ma personne, je me retrouverais une fois de plus face à mon calvaire. Sans occupation majeure, sans travail et sans évolution. Je descendrais au bercail.
À vrai dire, j'ai tellement galéré et entrepris toute sorte de choses et moyens, légaux ou non, sincères ou mensongers, étiques ou non, scientifiques ou para scientifiques (astrologie, numérologie, biorythmes, ou autre, ce qui m'a permis d'ailleurs, de toucher à plusieurs domaines immenses du savoir et de l'expériences humaine); jusqu'à user de ressources et de pratiques de grand-mères pour ne pas dire de magie, pour sortir de cette détresse, et trouver un travail décent eu égard à mon niveau, des années durant, que la question d'être au chômage m'est devenue passionnelle! Tout ce qui m'éviterait ma ration journalière de boire de cette coupe, me causerait une affliction supplémentaire entre moi et ma passion.
Que nenni!.
Passer des vacances dans un contexte pareil n'a pas de sens, étant donné que je suis vacancier toute l'année pensais-je.
Avant de lire ....
Il était une fois un chômeur dans le "pays des chômeurs" je veux dire des "achômés" ! voilà une expression qui pourrait enrichir la francophonie puisque le mot correspondant du terme « moâttal » en arabe ou en marocain et qui veut dire « mis au chômage » ou « mis en panne » n’existe pas en français en un seul mot. Alors le terme « achômé » peut faire l’affaire en un mot non-composé qui sous-entend au chômage malgré lui ! ».
On l’a rendu chômeur !
Pour lire le récit, commencez par l'article N° 1 - Écrire pour l'Histoire
On l’a rendu chômeur !
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samedi 30 novembre 2019
6 - Quand la relation au chômage devient passionnelle
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