J’ai toujours
été de formation scientifique et pourtant les expressions littéraires
françaises me plaisaient. Celles écrites surtout car je montrais plus d’intérêt
pour la grammaire et la conjugaison et les « expressions écrites » que pour les
discussions orales en classe. Il faut préciser en outre que depuis le temps
qu’on étudie cette langue, et arrivé au baccalauréat, on ne devrait rien envier
aux gars de la « mission », si seulement l’enseignement publique, était basé
préalablement sur une méthodologie communicative plutôt que sur la grammaire et
la conjugaison de verbes à des temps impossibles et ce, depuis les
premières années du primaire !
À cette époque donc, conscient de disposer d’un
bagage aussi humble soit-il mais académique de la langue de Molière, et en
l’absence de moyens de communications d'aujourd’hui, on rêvait d’un séjour chez
les natifs, question d'avoir plus d'aisance à la pratique de la langue surtout à l'oral et pour avoir plus de confiance dans les choix instantanés des mots adéquats dans les diverses situations de la vie courante. Bref pour apprendre à parler aussi aisément que les gens qu'on entendaient dans les émissions francophones à la radio nationale ou à la télévision aussi.
Curieusement, il m'était égal la chose culturelle, disons que je n'y pensais pas faute de conseils et de conseillers et aussi par manque d'expérience, jeune que j'étais. Mais enfin de compte, ne pouvant pratiquer en dehors du lycée, il
ne nous restait qu’à lire ce qui nous tombait sous la main, écouter ou voir des infos, des chansons ou des interviews. Et essayer d’écrire de temps en temps.
D’ailleurs, je faisais des dessins
aussi.
Combien l’on réalise aujourd’hui, avec
amertume et désolation qu’on a beau avoir derrière soi des années non
négligeables passées aux études au lycée ou à la faculté, on n’a même pas
appris un métier.
Aujourd’hui, qui sait ? Peut-être
serais-je devenu dessinateur.
Comme caricaturiste par exemple, j’aurais bien pu
trouver un débouché en ces temps de foisonnement de diverses publications. Ou
alors serais-je devenu peintre. Comme un portraitiste qui, installé dans un
coin de grande affluence dans une grande ville touristique, propose des
portraits aux passants, clients non exigeants car pressés d’éterniser le
souvenir du moment. Quitte à avoir un moyen de gagne pain en attendant des
jours meilleurs.
En pleine crise de chômage donc et au
milieu de notre égarement et notre recherche d’un moyen pour sortir de l’ennui
et occuper ne serait-ce qu’une partie de son temps complètement libre, on
s’aperçoit qu’on a égaré depuis belle lurette ses loisirs. Car on n’a pas su
les entretenir. Ou peut-être n’avons-nous pas appris à les entretenir.
D’un coté, ni les moyens ni
les conditions de vie de nos familles ne le permettaient.
Des familles dans la
majorité nombreuse préoccupées beaucoup plus essentiellement par les études et
la réussite scolaire de leurs enfants que par leurs formations
parascolaires et encore moins à développer utilement leur passe temps
favori ou les traits de leur personnalité. Nos parents, illettrés mais nullement
ignares -si besoin ait, la qualité de notre éducation civile est là pour le témoigner
-, croyaient que le diplôme ou certificat, est le seul moyen pour être employé
par l’Etat et être ainsi à l’abris des rudes impondérables du destin – à
utiliser leur expression -. Mais nos pauvres parents avaient leur prétexte en
dehors de ce que peut représenter la dureté de la vie. En dehors des autres
préoccupations toutes aussi primordiales que l’éducation de leurs enfants, leur
subsistance, leur habillement, un logement, enfin à leur assurer un minimum
vital pour subvenir tant bien que mal à leur demande grandissante avec leur âge
et leur niveau d’étude. Nés sous l’occupation - française au centre et
espagnole au nord et au sud du pays-, ils ont vécu l’avènement de l’ « indépendance ».
D’ailleurs, on comprend qu’ils n’ont jamais été à
l’école sauf coranique et encore pour les garçons, car leurs parents à eux avaient d’autres chats à
fouetter aussi.
Avant de lire ....
Il était une fois un chômeur dans le "pays des chômeurs" je veux dire des "achômés" ! voilà une expression qui pourrait enrichir la francophonie puisque le mot correspondant du terme « moâttal » en arabe ou en marocain et qui veut dire « mis au chômage » ou « mis en panne » n’existe pas en français en un seul mot. Alors le terme « achômé » peut faire l’affaire en un mot non-composé qui sous-entend au chômage malgré lui ! ».
On l’a rendu chômeur !
Pour lire le récit, commencez par l'article N° 1 - Écrire pour l'Histoire
On l’a rendu chômeur !
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dimanche 24 novembre 2019
3 - Des études oui mais.. sans loisirs
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