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Avant de lire ....

Il était une fois un chômeur dans le "pays des chômeurs" je veux dire des "achômés" ! voilà une expression qui pourrait enrichir la francophonie puisque le mot correspondant du terme « moâttal » en arabe ou en marocain et qui veut dire « mis au chômage » ou « mis en panne » n’existe pas en français en un seul mot. Alors le terme « achômé » peut faire l’affaire en un mot non-composé qui sous-entend au chômage malgré lui ! ».
On l’a rendu chômeur !

Pour lire le récit, commencez par l'article N° 1 - Écrire pour l'Histoire

mardi 14 novembre 2023

25 - Les martyres de L’ANDCM, sacrifiés pour avoir réclamé le droit au travail au Maroc : Mustafa El Hamzaoui (1993), Najia Adaya (2000), Kamal El Hassani (2011), .. Comment en rester indifférent ?

      Mais la véritable reconnaissance de l’ANDCM, elle est sous-entendue. Elle émane de la force de présence fidèle et persistante, faisant fi de l’oppression des appareils de l’État avec toutes ses couleurs visibles et invisibles. De la compassion de la société touchée jusqu’à la moelle et de la qualité des adhérents tenaces et décidés à prendre leur destin à bras le corps quitte à y laisser leur peau. Sans oublier bien sur, le soutien de la société civile, de certains partis politiques ou syndicats qui mettent toujours leurs locaux à disposition de ces «Andcm-istes» – si je puis dire- pour leurs régulières réunions, et des militants et défenseurs actifs dans le domaine épineux des droits de l’homme au Maroc.

      Je serais bien malhonnête si je niais le profit effectif tiré d’une certaine « marge de démocratie » vers la deuxième moitié des années 90, à laquelle la société civile tient et qu’elle essaie de banaliser pour gêner le cas échéant, tant qu’on ne cesse de s’en vanter dans les déclarations officielles. Mais il faut souligner que c’est le résultat d’un militantisme fervent et courageux de toutes les forces vives du pays chacun de sa position, des hommes et des femmes, ayant subit plus que ce qu’on peut imaginer comme torture et emprisonnement et encore par le passé alors que l’information était encore lente à circuler et à faire le tour du monde.

      Cette «marge» n’est pas donnée. Si non, qu’on nous demande de la rendre!

     Cette « marge » indissociable de son environnement mondial de l’époque où régnait une certaine pression du monde occidental, pour ne pas dire des Américains et leurs disciples Européens, dans leur projet futuriste pour dominer le monde de « demain » en prétextant l’universalisation des valeurs humaines et de droit de tout genre et auxquelles tout Etat ne voulant pas rester marginalisé, devrait adhérer.

      Cette «marge» qu’on devait justement élargir pour la rendre comme toile de fond pour tout ce qui concernait, dans l’avenir, notre relation de citoyens à notre État qui serait effectivement «État de droit».

      Mais je serais bien ingrat aussi vis-à-vis de l’Association si je m’enfermais toujours dans mon gouffre alors que l’ANDCM comptait déjà son premier martyre !  

    Pour commencer, le terme "martyres du droit au travail" ne fait pas référence seulement à des individus ou des travailleurs qui ont sacrifié leur vie ou ont été victimes de violations graves de leurs droits liés au travail. Ces martyres peuvent inclure des personnes qui ont lutté pour des conditions de travail justes, des salaires équitables, la sécurité au travail, ou d'autres droits fondamentaux une fois ils ont le statut de travailleurs, mais aussi des demandeurs d’emploi qui sont confrontés avant toute chose à la négation de cette demande justement et encore plus à le faire d’une manière transparente. On leur nie le droit à s’organiser pour être dans la mesure légale nationale et pouvoir alors demander le droit à avoir un travail digne! L’aberration est là. Je suis actif, à la recherche d’emploi que je peine à trouver en empruntant les voies légales et habituelles dans le pays, je m’organise avec d’autres qui souffrent du même problème et on se voit déjà le droit à cette organisation et ce regroupement civilisé, bafoué, renié, pas accepté, et de là, on nous crée un obstacle de taille qui nous amène à réclamer, non pas le droit au travail mais plutôt, et de facto, à l’organisation pour demander ce travail. Est-il encore nécessaire de rappeler qu’en règle générale, dans de nombreux pays, les individus ont le droit de chercher un emploi. Les lois du travail et les droits de l'homme protègent généralement le droit à l'emploi et à des conditions de travail équitables. Cependant, des exceptions peuvent exister, par exemple, dans des pays en conflit ou en période de crise où des restrictions temporaires peuvent être imposées, certes, on ne se soutient jamais à la réalité de son pays. Les raisons pour lesquelles le droit de travailler peut-être refusé ne dépendent que des lois et des politiques nationales. Par exemple, des restrictions peuvent être imposées pour des raisons de sécurité nationale, de santé publique, ou en cas de condamnations pénales spécifiques. De même pour le droit de s'organiser en associations, syndicats ou autres groupes pour défendre ses intérêts. Certains pays peuvent avoir des lacunes dans le respect des droits des travailleurs, que ce soit en termes de droit au travail, de conditions de travail équitables ou de droits d'association. Mais la situation peut évoluer, et des efforts peuvent être déployés pour améliorer les normes et les gens concernés doivent le sentir sinon, c’est l’évidence qui prend le dessus. On notera que dans ce contexte, on ne veut pas accorder ces droits, c’est aussi simple à comprendre. On n’aurait pas besoin de lire des philosophies de la pensée humaine pour comprendre qu’on est dans un monde où les classes sociales luttent et que ceux qui détiennent le pouvoir et l’autorité ne lésinent pas sur les moyens pour aggraver le ratio du partage déjà inégal par la force des choses. D’autre part, devant les suppressions des postes de travail dues à divers facteurs tels que les changements économiques, les évolutions technologiques, les restructurations d'entreprises, etc, les gouvernements (ou le système politique qui dirige le pays) sont impliqués directement dans des politiques qui affecter le marché du travail.

      Toujours est-il que « martyre » souligne surtout le prix élevé que de telles personnes ont payé dans leur quête pour défendre le droit au travail et, en parallèle, celui de reconnaissance de leur association encadrée par l’ANDCM en tant qu’association du droit nationale. Ces individus, par leur engagement et leur sacrifice, ont contribué à la prise de conscience des enjeux sociaux et économiques liés au monde du travail dans leur pays.

      Il est important de reconnaître et de se souvenir de ces martyres.

     Premier de la liste, «Mustafa El Hamzaoui», de la section de la ville de khenifra, mort en 1993 dans


des circonstances mal connues dans un poste de police et jusqu’à l’heure ou j’écris, personne ne sait encore où il est enterré! En effet, « le 16 mai 1993, Moustafa El Hamzaoui a été kidnappé par la police, torturé et assassiné dans le commissariat de police de Khenifra au Maroc, sans que jusqu’à aujourd’hui on ait éclairci les faits, trouvé sa tombe et puni les coupables de ce meurtre » pouvait-on lire sur un journal français « Rebellyon.info » dans un article qui appelait toutes les personnes impliquées dans la lutte contre le chômage, la précarité et l’exclusion sociale à participer le 16 mai 2009 à la journée de lutte en mémoire de Moustafa, ainsi qu’à effectuer des actions et des rassemblements devant les ambassades et les consulats marocains, pour exiger la reconnaissance légale de l’ANDCM et le châtiment des coupables de l’assassinat de Mustafa El Hamzaoui..

    Mort pour ma cause qui est indissociable bien sûr de la sienne mais de celle des milliers d’autres aussi.

     Comment en rester indifférent ?

     Au cours même de mon intégration à l’ANDCM à partir de 1999, j’ai pu vivre l’événement douloureux de la disparition d’une autre martyre «  Najia ADAYA » née en 1966, à Zaouiat Sidi Abdeslam – village près de la ville d’IFRANE et  Licenciée en langue arabe et littérature en 1993 de l’université de Meknes.


Najia assumait plusieurs responsabilités à l’intérieur de la structure de l’association sur le plan régional et national : elle a été présidente de la section d’IFRANE, membre du comité régional et aussi membre du conseil national jusqu’au jour de sa mort, le 11 décembre 2000. Ce fameux jour, elle se dirigeait vers le parlement pour participer à un rassemblement de commémoration du 23ème anniversaire de la mort de la grande militante Saida Menebhi ; or, très vite, ce rassemblement a été réprimé dans un bain de sang – obligeant les manifestants à fuir. Najia et ses camarades - poursuivis par les forces de répression - se sont alors retrouvés encerclés sur les falaises en bord de mer à Rabat et elle n’a eu d’autre échappatoire que de se jeter à la mer. Aucun secours ne lui a été apporté et son corps a alors été emporté par les vagues. Son cadavre n’est réapparu que plusieurs mois plus tard dans la région de Mehdia.

      La persécution et les meurtres se sont poursuivis même après mon départ de l’ANDCM.

     En 2011 encore , on n’oublie jamais l’ignoble crime dont a été victime le jeune « Kamal El Hassani » à  Beni Bouayach, 3ème ville et commune marocaine de la province d'Al Hoceïma, située en plein cœur du Rif historique. Le défunt, rappelons-le, était un membre très actif de l’antenne de Beni Bouayach de l’ANDCM,


dont il préparait la tenue de la réunion hebdomadaire, jeudi 27 octobre dans la soirée, lorsqu’il a été lâchement égorgé et poignardé soi-disant par un « déséquilibré mental » qui avait trouvé refuge à la Municipalité même de la localité et d’où, on l’avait vu et entendu en train d’appeler la police pour leur demander de venir arrêter le massacre car il allait tuer tout le peuple (qu’il disait). D’ailleurs ces faits sont enregistrés sur le Net où ses collègues racontent les détails de l’abomination.

      Mais la réalité, dans quasi toutes les sociétés, est bien identique : il y a ceux qui militent et ceux qui en profitent. Ceux qui défendent un idéal et ceux qui cherchent l’opportunité.

      Ceux qui adhérent, conscients, obligés de faire comme les autres ou par conviction.

      Ceux qui regardent, inconscients, incapables de franchir le seuil psychologique –excusés ceux-ci, c’était mon cas !     

       Ceux qui sont désespérés de tout sans mettre le doigt dans la soupe et apporter leur contribution et ceux-là sont les plus redoutables car envoient des critiques faciles puisque formulées de l’extérieur. 

Ainsi un jour de « Bataille », comme on appel toute mobilisation en vue d’organiser un « Sit-in », « une marche », « une campagne de distribution de tracts » ou tout type d’action syndicales qui visent à attirer l’attention des citoyens et à faire pression sur les responsables élus (le conseil municipal de la ville) ou nommés (le gouverneur de la ville et ses subordonnées : pachas, caïds khalifas etc.. selon le type d’agglomération où l’ANDCM est active localement) ; je devais faire un passage au café avoisinant le local de nos réunions, devant lequel on devait commencer, une dizaine de personnes que nous étions et comme on avait l’habitude de le faire en début de chaque campagne militante, à scander les slogans (en arabe classique comme en dialectal marocain) pour annoncer le début d’une « démarche » qui reste toujours très risquée vue les conditions des droits de l’homme déjà connues et citées dans ce contexte marocain (et dans ces écrits). Ces slogans qui riment et que je me risque avec un grand plaisir à les traduire fidèlement et comme je peux :    

          « L’Association Nationale des Titulaires de Diplômes (le nom légal en arabe de l’ANDCM) : on a le droit de travailler sans corruption et sans médiation ! L’Association Nationale des Titulaires de Diplômes : Pas de confiance dans les promesses ni dans les slogans ! »

     Ou encore, en arabe dialectale (cette fois-ci) pour toucher la masse :

        « Toi monsieur, eh toi madame, regarde la situation de tes enfants, que vont-ils devenir ? Tu les a fait étudier jusqu’à avoir de grands diplômes et à la fin on les jette à la rue ! »

       « On nous a parlé de changement, d’un dossier et d’une cause*, mais on nous a privé de l’emploi, n’est-ce pas une politique de classe ». 

(*par la « Cause » on fait allusion au problème appelé internationalement « Sahara occidental » mais que le Maroc réclame comme faisant partie de son intégrité territoriale)

     C’est alors que je surprends une conversation de clients du même café qui connaissaient dans la majorité des cas tous ces types de militants et qui étaient là à regarder ce qui se passait. A vrai dire ils s’attendaient à voir ce, de quoi ils ont peur au fond d’eux mêmes! L’intervention musclée des forces de « l’oppression » dont ils avaient constaté certainement les estafettes stationnées pas loin du lieu depuis tôt dans la matinée. Malheureusement pour eux, ils ne remarquent pas que les mêmes engagés militants de la solide association continuent à résister et à combattre malgré tout. Ils ignorent tout simplement que toute cette armada de police et compagnie et tout le décor qui s’en suit, est dirigé en premier lieu à dissuader les nouveaux arrivants, les recrus, à leur faire peur, avant de leur donner une démonstration réelle de ce qui pourrait les attendre au cas où ...   :

          - « Regarde-moi ça ! Une poignée de personnes prétendent faire le « scandale » ! Il y a de quoi rire ! non ? »

   Et moi de répliquer, incapable de me contrôler, en les surprenant et sans rester pour constater les dégâts ou la suite... :

-       « Eh pardon, toi qui parles, de ta place où tu te trouves maintenant, tranquille, sur la terrasse au milieu d’autres comme toi, peux-tu lever seulement le doit en guise de signe de victoire pour « cette poignée » de personnes comme tu dis ? Chiche ! »

 

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